Le Grand Barrage de la Renaissance Éthiopienne : entre les pesanteurs de la souveraineté et les exigences du bon voisinage
Sur fond d’accusations mutuelles d’absence de volonté politique pour faire aboutir les négociations tripartites surla mise en service du “Grand Barrage de la Renaissance Éthiopienne” (Grand Ethiopian Renaissance Dam -GERD),l’Egypte et l’Ethiopie continuent d’alterner des signaux de provocation et d’apaisement. Cette tension gagne en intensité au fur et à mesure que s’approche la saison des pluies (juillet à septembre) quel’Ethiopie compte mettre à profit pour remplir le barrage et que l’Egypte et le Soudan conditionnent à la conclusion d’unAccord définitif et contraignant.Alors que l’Egypte, pour laquelle le Nil est une question de vie ou de mort, se prévaut de “droits historiques” surles eaux du Nil, conformément aux Accords de 1929 et 1959, l’Ethiopie, qui n’y a pas souscrit, revendique son droitsouverain d’exploiter ses ressources naturelles au bénéfice de son développement socio-économique. Dans cette crise, le Soudan tente de jouer un rôle d’apaisement et de rapprochement pour éviter d’avoir à prendre partipour l’un ou l’autre voisin.Afin d'éviter une escalade qui risque de conduire à un conflit ouvert, les trois pays se sont engagés dans un processusde négociation qui dure depuis 2011.La réunion du 29 juin 2020 du Conseil de sécurité des Nations unies, à la demande de l’Egypte, et le Sommet organiséle 27 juin 2020, par le Président en exercice de l’Union africaine (UA), offrent une dernière chance aux parties pourparvenir à un règlement du différend.