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La vanille malgache : entre valorisation des avantages comparatifs et nécessaire diversification économique

Yves Jégourel | November 17, 2021

La vanille est un produit d’exportation phare de Madagascar qui dispose, pour cette matière première unique, d’un quasi-monopole mondial. Si les recettes d’exportation qui en découlent sont essentielles pour l’île Rouge, leur variabilité, conjuguée à celle d’autres produits, tels que le nickel, n’est pas sans poser d’importants problèmes macroéconomiques en raison de la faible diversification de sa balance commerciale. Conséquence de la chute des cours depuis les sommets atteints en 2018, la fixation d’un prix minimum à l’export par le ministère de l’Industrie, du Commerce et de la Consommation (MICC) est une réponse apportée à cette instabilité, mais elle ne semble guère faire l’unanimité. Par ailleurs, la gestion de la qualité, historiquement dépendante du niveau des prix, doit être renforcée et la traçabilité – élément clé de la demande occidentale en faveur d’une agriculture durable et responsable – garantie. Madagascar compte toujours parmi les pays les plus pauvres au monde, mais il voit toutefois sa croissance économique se renforcer depuis plusieurs années, portée par les avantages comparatifs dont il bénéficie. La filière vanille, elle, a engagé une nouvelle réforme au travers de la création du Conseil National de la Vanille en mars 2021 dans le but, notamment, de mieux coordonner les acteurs qui l’animent. Si cette problématique s’impose à la quasi-totalité des industries de matières premières, qu’elles soient agricoles, minérales et énergétiques, elle revêt une dimension centrale à Madagascar. La fixation d’un prix minimal à l’international pour la vanille préparée et la limitation des agréments à l’exportation interrogent, cependant, certains opérateurs de la filière.