Revenu universel de base : une réponse à la crise du Coronavirus au Nord comme au Sud
Parmi les questions débattues dans les milieux de la décision économique et de la réflexion académique, dans les pays du Nord comme dans les pays du Sud en développement, en ce moment d’arrêt économique et d’accélération de l’histoire, un thème a ressurgi avec force : celui du revenu universel de base, le transfert inconditionnel, sur une période donnée ou de façon permanente, d’un montant d’argent par l’État à tous les citoyens qui répondent à une série de critères d’éligibilité simples (notamment en matière de revenu). Même les tenants de l’orthodoxie économique, comme le journal économique anglais le Financial Times, qui a fait campagne depuis longtemps contre cette idée, a réajusté sa position : dans deux éditoriaux du 3 et du 7 avril, il se prononçait en faveur d’un outil de ce type pour faire face à la crise et venir en aide, notamment aux personnes en auto-emploi. Il en est de même du Vice-président de la Banque centrale européenne (BCE) et du conservateur espagnol Luis de Guindos, qui demandait un « revenu universel d’urgence » comme réponse temporaire à la crise.