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Les implications du mode d’insertion du Maroc dans l’économie mondiale sur sa croissance et sur son développement : passé et avenir

Attioui Abdelali , Billaudot Bernard , Chafiq Adnane | December 30, 2020

l’économie mondiale. Cette analyse est menée en comparant la dynamique économique observée après 1998 à celle qui l’a été avant. En effet, la période 1998-2018 est celle au cours de laquelle se sont manifestés les effets du choix acté et assumé politiquement de l’ouverture (ou du libre-échange, si on préfère). Pour avant, nous nous en tenons à la période 1982-1998 qui a suivi ce qu’il est convenu d’appeler l’ajustement structurel, choix qui consacre l’abandon d’une stratégie de développement prioritairement autocentré et planifié depuis le centre. La seconde période, celle sur laquelle se focalise l’analyse en considérant avant tout l’activité marchande non agricole, a été marquée par la « crise financière internationale de 2008 » et ses prolongements au sein de l’Union européenne (UE), principal partenaire commercial du Maroc. Cette crise ponctuelle n’a pas cassé la croissance, relativement forte, enregistrée au cours des dix premières années (+5,1 % par an sur 1998-2008), mais elle en a fortement ralenti le rythme (+3,2 % par an sur 2008-13). On pouvait s’attendre à une accélération de ce rythme, avec la nette reprise de la demande mondiale de biens adressée au Maroc ainsi que du tourisme. Or, il n’en a rien été, puisque le rythme de la croissance fléchit de nouveau (+2,8 % l’an sur 2013-2018). Cela parait paradoxal, dans la mesure où la politique industrielle visant un fort développement des exportations dans de nouveaux métiers a porté ses fruits, en donnant lieu à une importante transformation de la structure proprement industrielle au profit des industries mécaniques et électriques. Mais, cela l’est moins si on ajoute le constat que la part de l’industrie manufacturière dans l’ensemble des activités marchandes (agriculture comprise) n’a pas progressé en termes de valeur ajoutée. L’objet de ce rapport consiste à lever ce paradoxe.